Vice champion de la deuxième division nationale moulinet 2011 sur le site de la Chantrerie et descendant de la 1ere division qui avait eu lieu à Availles Limouzine, suite à une très mauvaise réflexion sur la pêche à pratiquer sur ce site, je refais la deuxième division à Compiègne.
J’ai vraiment longtemps hésité à participer à ce championnat suite aux changements de déroulement de ces épreuves. Une manche le vendredi, une le samedi et donc la dernière le dimanche. Il est vrai qu’une manche par jour c’est plus confortable que deux manches le dimanche. Mais cela implique d’autres facteurs organisationnels, financiers et logistiques. En tenant compte que le RDV se trouve être le vendredi à 8h00, il est quasi impératif pour la plupart des pêcheurs éloignés du parcours de pêche, de partir à minima dès le jeudi de leur domicile, impliquant la nuit du jeudi, du vendredi et du samedi soir en hôtellerie. Autre difficulté, et pas des moindres à ce niveau de championnat, c’est celle d’avoir un accompagnateur dès la première manche, puisqu’elle est le vendredi et que tout le monde n’a pas de RTT ou de congés à abandonner à un camarade. Il faut aussi compter sur la difficulté d’approvisionnement en esches car il est souvent entendu qu’un détaillant en article de pêche est très souvent livré le vendredi. Donc passé tous ces petits soucis, direction Compiègne.
Arrivé en fin d’après midi, je suis allé immédiatement quérir une partie de mes esches chez Bruno Habets d’Aquapêche sur Tergnier. Après avoir discuté un moment sur la pêche qui se pratique sur l’Oise et réalisés quelques photographies, je suis rentré sur Compiègne. Une heure après j’étais sur le bord de l’Oise pour me faire une idée du parcours et des secteurs. Dès lors, je vois que sur le secteur le plus en amont « Pompiers » le courant parait plus puissant que sur les deux autres secteurs situés plus en aval.
Après une bonne nuit, levé à 6h45. Direction le parcours situé à « la Croix Saint Ouen ». Je choisi pour cet unique entrainement le secteur amont de ce parcours au n° 4. J’avais auparavant et la semaine précédente, monté et remonté un tas de ligne bolognaise, puisque que c’est la pêche pratiquée sur ce parcours. De la ligne à plombée sèche à celle utilisant de 15 à 50 plombs à la mode Italienne et ce, dans les grammages allant de 2,5 à 25 grammes, j’avais, me paraissait-il ce qu’il fallait pour ce championnat.
Pour l’amorce et ne connaissant pas le parcours, j’avais prévu pour un premier essai d’utiliser de l’amorce Maver étang, gros gardons fine mouture et un paquet de carpe. Ajouté à cela 8 litres de terre grasse à grosse granulométrie permettant de défaire rapidement les boules d’amorces une fois sur le fond. Concernant les esches : ½ de fouillis, ½ de casters préparés la semaine précédente, ½ de dendros et ¾ de litre de gozzers rouge et ¼ de gozzers blanc et jaune mélangés. Donc au total, 1 litre de gozzers mélangés rouge, blanc et jaune pour un rappel à l’asticot collé.
La première canne montée était une Maver Evanon action 3 de 7 m en avec un flotteur de 10 grammes en montage souple. Après avoir brièvement sondé le coup et après une dizaine de coulées à vide, j’ai décidé de monter une autre canne Maver mais cette fois une Invincible car je compte doubler la portance du flotteur et positionner un 20 grammes avec plombée sèche. Ceci permettant de me faire une idée, si la ligne la plus légère ou la plus lourde est la plus prenante. Même si je pense qu’une pêche à la Bolognaise au dessus de 6/8 grammes est une ineptie, il faut bien admettre que le courant est quand même important. J’ai ensuite peaufiné mon sondage avec la ligne de 20 grammes en essayant d’être le plus précis possible pour le réglage de la pêche du gros gardon très présent dans ces eaux. Bas de ligne de 30 cm avec hameçon Maver KM10 de taille 14 montés sur fil Zéro HF de 0,143mm.
Après avoir évalué ma distance de pêche, j’ai amorcé le coup à une distance de 22 mètres vers l’aval avec un angle de 135° par rapport à la berge.
Au bout de 2h30 de pêche et après avoir ramené une écaille et une boule de bave de brème, toujours aucun poisson dans la bourriche. Là je commence franchement à me poser des questions et rien n’est engageant pour le reste des festivités. Et c’est bien après 2h30 de lancer et ramener que je pique mon premier poisson. Je finirais au bout de 4h30 de pêche avec 25 kg de poissons comprenant brèmes et gardons.
Autant de poissons avec la ligne de 10gr que de 20 gr et que ce soit montage souple ou sec, brèmes ou gardons. Heureux d’avoir réalisé cette belle bourriche mais septique quant à l’appréciation de la pêche. La nuit porte conseil.
Le lendemain matin et après plusieurs réflexions et analyses nocturnes dont certaines sont restées sans réponses, je décide de ne pas changer d’amorce, de type d’esches et de technique. Le choix des lignes se fera après le tirage au sort du n° et du secteur de cette première manche.
Tirage n° X8, qui donne la grille suivante Z3 et Y11
Tirage du secteur X secteur aval la « Croix Saint Ouen »
Après une installation sommaire car j’ai du mal à bien installer ma station parallèle à la berge sur les rochers bordant la berge, je monte mes cannes. Après avoir passé le fil du moulinet dans les anneaux de chaque canne je décide de remonter tout de même le 20 grammes de la veille me permettant également de sonder avec.
Je choisis 3 lignes avec montages souples pour des flotteurs portant 8 – 10 et 12 grammes et 2 lignes en montages secs que seront les 15 et 20 grammes.
Le début de cette manche sera également du même acabit que celle de la veille, jour de mon seul entrainement. 2h15 capot. Aucune touche. Mais je persiste et… et… et… et… enfoncement du flotteur et pan, ferrage. C’est lourd, très lourd, mais certains signes me font penser que ce n’est, ni une brème, ni un gros gardon, mais bien une énorme anguille. Il est bien connu que faire une anguille n’est jamais bon et prouve que bien souvent le coup se trouve désert de toutes écailles. Et bien que nenni, dès lors les touches et les poissons se sont enchainés le uns après les autres jusqu’à la fin des 4h00 de pêche. Total 8200 grammes, pour une place de 2. La gagne se trouve à l’aile au n° 12 avec 11500 grammes par Arnaud Laermans.
2 ème manche. Tirage dans le désordre. Je prends le n° Y11 qui avait fait la veille 9,5 points pour 460 grammes. Que ce passe-t-il sur cette place ? Apparement rien d’extraordinaire, mais je trouve un creux bien en aval et une remontée juste après. Je décide donc d’amorcer dans ce creux d'une longueur parallèle à la berge d'environ 4 mètres. Même amorce que la veille et même type d’esches. Concernant les lignes, aucun changement, juste un raccourcissement de la longueur du bas de ligne, car je compte bien prendre des gardons sur cette place. Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Au bout d’1/2 heure je décapote avec un très gros gardon avec ma ligne de 12 grammes montage souple. Suivra assez rapidement une très jolie brème. Puis plus rien pendant 1h00. Déjà 1h30 de pêche mais je crois dur comme fer à mon rappel. Je décide donc de cogner 5 boules à suivre toutes les 10 coulées. A partir de ce moment là 5 brèmes ce sont faites piégées. Je termine donc 1er avec 5480 grammes. Je sais mes voisins que sont Mathieu Vilain au n° 10 et Jérôme Foucault au n° 12 pas très bien.
3 ème manche. N° Z3 secteur « Pompiers ». Alors là, un courant de vache avec des remous du n° 1 au n° 6 empêche de vraiment bien pêcher avec la technique de la bolognaise. Parfois les aléas météorologiques ne sont pas terribles mais il faut le savoir par avance et en faire son partie. Je décide donc de modifier mon amorce et ajoute 1 kg de bentonite dans le même mélange d’amorce que les autres manches mais en diminuant la quantité de farine. J’ajoute ensuite 10 litres de terre. Je ne change pas les lignes. Trop de courant, trop de lancer –ramener, trop de remous, trop de trop. Je ne sais plus depuis combien de temps je pêche mais j’en ai raz le bol. Après avoir eu l’information que deux pêcheurs avaient décapotés, dont mon voisin de gauche au n° 2 Bernard Busson avec un gardon, je décide de tenter de décapoter avec une ablette ou gardonneau, car il y en a qui mouche parfois dans une ligne d’eau à 18 mètres environ.
Déballage d’une canne anglaise, flotteur de 2.80 gr coincé entre de gros plombs et 4 n°8 disposés sur la ligne. Bas de ligne H20/8 monté avec un nœud dont je ne connais même pas le nom. Sur mouillage de l’amorce avec un traçant jaune. Il faut bien avouer que ce n'est pas une amorce pour la pêche de surface, mais bon. Après une quinzaine de coulées, une touche et bing une ablette qui partira très très vite au fond de la bourriche. J’étais à ce moment là 3 ème du secteur. J’ai donc décidé de reprendre une canne bolognaise et d’insister pour essayer de toucher un beau poisson ça a fonctionné, car je prends une brème de 840 g environ sur une ligne avec un flotteur portant 15grammes. Mais cela ne change rien car deux autres pêcheurs ont décapotés et au final je ne bat qu’un seul pêcheur sur les 4 ayant pris un ou deux poissons. Je termine donc 4 ème avec 860 grammes et me fait battre par le n° 2, n° 7 et n° 12. Content de l’avoir touchée cette ablette car elle me permet de gagner ce championnat.
Merci à la société Maver et à Europeche L'aigle Pecheur de Thouars pour leur soutien.