Le premier poisson marquant dans ma carrière de pêcheur à été une petite carpe miroir ou plutôt devrais je dire une tarte aux pommes !
C'était dans les années 85, j'étais ado et avec les copains du quartier le loisir était la pêche, ho bien sur c'était surtout pêche détente
à cette époque pas de matériel en carbone, des techniques rudimentaires voire simplistes !
Dans le quartier ou j'habitais il existait une trentaine de carrières qui en fin d'exploitation s'étaient remplie d'eau, l'eau transparente et verte cristal qu'on peut voir dans ce genre de plan d'eau, certaines abandonnées, d'autres privés.
Nous les explorions toutes avec nos cannes en fibres de verres et nos moulinets mitchell, un piquet en bois de noisetier en guise de support et une grosse pierre sur le talon nous assurait la sécurité du combo pendant que nous ado, construisions cabanes et radeaux !
La technique à cette époque : la pêche en plombée, une olive de 15/20gr un émérillon un bas de ligne sur lequel un triple terminait le montage, l'appât roi était la patate, soit une rondelle soit une petite patate ronde , la difficulté était de bien cuire l'appat ni trop, ni trop peu.
les lancés se faisaient en douceur sous peine de décrocher l'esche ! les terreaux ainsi que le maïs doux étaient aussi des mets de choix, quoique le maïs doux coutait un peu cher pour nous jeunes pêcheurs,
je me rapelle que je récupérais des bouteilles consignées ce qui me permettait d'investir dans cet appât ! déja le recyclage
!
A ce moment là, prendre un poisson était le graal, nous excellions à degommer les bancs de boheires avec une gardonnette, mais prendre une carpe était un summum presque innatteignable...
Là je ne parle pas d'un poisson de 10 ou simplement de 5 Kilos, mais une petite commune de 1.5Kg était déja un monstre !
Je me rappelle que je dévorais les magazines de pêches, on voyait arriver les pêches modernes de la carpes, bouillettes/cheveux
c'était à 10.000 bornes de la pêche que nous pratiquions !
A quelques centaines de mètres de chez mes parents une carrière appartenait à la SAUR, un petit Plan d'eau en forme de U, les surplus d'eau de pompage étaient rejettés dans cet étang, bien évidemment la pêche y était interdite, mais les nombreux passages dans les ronces qui délimitaient l'étang indiquait que certains pêcheurs avaient leurs habitudes !
l'étang n'était pas grand mais en hiver l'eau devenait limpide et on pouvait apercevoir les poissons évoluer dans 2m d'eau entre les massifs d'herbiers, je m'étais fait un perchoir d'observation dans un grand saule qui bordait l'étang et j'adorais voir nager les énormes rotengles aux couleurs vives,
excusez moi : des gardons de fond comme nous disions alors !
l'été lorsque l'eau redescendait, elle découvrait cette partie d'herbier si riche en hiver et nous permettait d'accéder à l'étang, j'ai le souvenir d'une mirriade de perchettes affamées qui mordaient sur mes gardonnettes et l'on tentait carpeaux et carpettes
Parfois une de nos gardonnettes partait à l'eau avec dame carpe qui allait systématiquement dans les arbres et cassait la ligne !
Nous parvenions parfois à avoir un départ mais nous péchions 'fin' et souvent la casse dans les souches était la finalité de l'action, plus rarement une tanche ou une carpette se sacrifiait pour finir dans l'épuisette et puis de toute façon elles repartait à l'eau !
Quel bonheur de prendre ces rares carpettes, car en vérité elle ne dépassait pas les 2Kg pour les plus grosses !
la top de cet étang était de toucher une des trés rares miroirs, des poissons toute en longueur mais avec des écailles qui rendait ces poissons uniques et trés recherchés pour faire une belle photo !
je vous ai dit que dans les magazines on nous présentais les nouvelles techniques, outre les spécificités de la pêche de la carpe, une nouveauté arrivait d'angleterre, la pêche à l'anglaise !
voir ces flotteurs longs à un seul point d'attaches nous intriguait !
Mais déja dans un petit coin de ma tête j'entrevoyais un avantage à ce montage : pouvoir faire passer la bannière au dessus des souches ce que nous interdisais nos montages en plombées !
La mémoire me fait defaut
je ne me souviens plus si j'avais récupéré dans une branche un waggler ou si j'avais bricolé un flotteur normal attaché par un seul point, mais lors d'une sortie estivale j'allais enfin essayé mon montage !
J'avais entre autre canne, un lancer télescopique de 3m en fibre qui était assez souple pour propulser le flotteur léger et sa plombée, l'endroit était parsemé de souches de saules et nous interdisais d'y déposer une ligne sous peine de tout laisser accrocher dans les racines.
Mon idée était de faire trainer le bas de ligne sur le fond tout en ayant la bannière sous la surface au dessus des souches, tient était je déja un stratége ? ....
Cet aprés-midi là fut un triomphe halieutique, je réussi à attraper 2 carpes et 3 gros 'gardons de fond' mais dans les 2 carpeaux il y avait une miroir, aux écailles d'or, mon rêve devenait réalité, j'avais eu du mal à les sortir des souches sans casser mon bas de ligne mais ce jour précis la chance m'avais accompagnée !
j'avais du les conserver dans ma garboîlle en métal le temps de courir chercher un appareil photo pour immortaliser le premier poisson qui à compter dans mes souvenirs pêche !
je crois quelle faisait 1.7Kg car je l'avais pesé avec la balance à cuisiner de ma mère ! je n'ai jamais repris une miroir ici, mais l'éclat doré des ces écailles est resté dans mon souvenir !
la pêche d'une autre époque